J'avais envie d'évoquer ce sujet, car c'est tout de même une considération quotidienne, clé du voyage nomade. Et oui, fini pour nous la liaison aux réseaux d'eau, d'électricité, d'assainissement, de téléphonie, d'internet. On est plus du tout reliés, mais on vit quand même…
Alors bien évidemment on n'est pas les premiers à expérimenter cela, les camping-caristes notamment, ont tout prévu depuis longtemps. Notre petit défi à nous, c'est d'essayer de s'adapter aux contraintes écologiques et d'équipement, souvent rudimentaires, des lieux qui nous reçoivent.
Attention âmes sensibles s'abstenir, on va parler pipi, caca… Et oui, en voyage, on reprend conscience de ce que l'on consomme et de ce que l'on produit et ça, c'est déjà un bon début pour agir en faveur de notre environnement … On constate ensuite que le confort acquis grâce à la connexion de nos habitats aux différents réseaux, c'est l'équivalent du paiement sans contact. On ne se salit plus les mains et on perd naturellement très vite conscience des impacts de nos actions sur notre environnement et sur une de ses composantes : nous-mêmes !
En clair, en caravane, la liaison à l'environnement c'est nous !!! on va remplir des bidons d'eau pour charger nos réservoirs, charger les batteries chez le voisin (qui lui est connecté), échanger notre bouteille de gaz consignée, vider le réservoir d'urines, les eaux usées, et les toilettes sèches au compost…. C'est du boulot, de la manutention, et cela nous encourage naturellement à la sobriété… pas compliqué !
Bon, concrètement, comment on fait ? Commençons par les énergies entrantes.
Pour l'eau, on trouve un peu partout un robinet d'eau potable pour remplir notre réservoir de 40l avec lequel on peut tenir 3-4 jours. L'eau nous sert pour la cuisine, la toilette, la vaisselle et le nettoyage. Nous utilisons un pulvérisateur de jardin pour la douche et la vaisselle. Avec, on a de l'eau sous pression et besoin d'à peine 1 litre d'eau pour une douche! Pour l'eau chaude, on fait chauffer une grosse casserole d'eau au gaz le matin et on la conserve presque bouillante jusqu'au soir dans une grosse thermos à pompe.
Pour le gaz, c'est encore comme dans pas mal de maisons, on a une grosse bouteille de propane dans le coffre de la caravane. De quoi tenir entre 1 à 2 mois selon les saisons. Le gaz nous sert à cuisiner, à alimenter le réfrigérateur/freezer, et éventuellement, le chauffage.
Concernant l'électricité, nous ne sommes pas encore très autonomes. C'est mon plaisir du moment : dimensionner un système solaire avec batterie pour alimenter les pompes à eau, la lumière et charger les téléphones et PC. Le défi, c'est de concevoir un système léger qui ne surcharge pas la caravane. Pour le moment, lorsque l'on n'a pas de raccordement électrique, on fait appel à la bonne vieille lampe à gaz, à l'indispensable bidon d'eau, et à l'amabilité de nos hôtes pour charger nos batteries multimédia la nuit... Dilemme… en gagnant plus d'autonomie, n'allons-nous pas perdre ces précieuses occasions de rencontres…?!!
Dernière "énergie entrante", celle nécessaire à nos outils de communication, les ondes radios. Là, nous avons fait le choix de rester à minima connectés à internet. Pour cela, nos téléphones portables nous servent de passerelles sans fil pour connecter nos ordinateurs. Au passage, cela fait quasiment 3 semaines que nous sommes en zones blanche, sans 4g! Encore une fois, on survit…
Parlons maintenant d'énergie sortante.
Tout d'abord, les eaux usées: vaisselle, douche, et autres nettoyages. Nous prenons garde à n'utiliser que des produits faiblement nocifs : savon de Marseille, produits écologiques. La plupart du temps, maintenant, nous n'utilisons plus de produit pour la vaisselle, ni même pour la douche. La peau est moins décapée et progressivement se propage d'elle-même (voir nopoo). De fait, nous déversons nos eaux usées sur des portions de terrain non cultivées. En cette période de sécheresse, ce serait dommage de priver les sols desséchés d'un bon seau d'eau. Du bon sens selon moi : pourquoi renvoyer toutes nos eaux usagées vers un centre de retraitement unique et voir nos terrains se dessécher ? Vive la phitoépuration et la pedo-épuration!
Concernant les toilettes… depuis que nous sommes partis, nous voici redevenus de grand enfants: on ne cesse de parler pipi-caca! Et surtout, comment les valoriser. Ces produits sont des mines d'or que tout permaculteur s'emploie à réutiliser pour fertiliser son jardin et ses espaces verts. Dans notre cas, les toilettes de la caravane sont réservées aux urines. Nous les dilluons ensuite à 10% avec de l'eau pour arroser jardins et arbres rencontrés sur notre route. Concernant nos excréments, nous utilisons la plupart du temps les toilettes sèches de nos hôtes, qui les déversent dans leur compost et les utilisent après 2 années de repos. Si nécessaire, nous avons des toilettes sèches portables, mais nous n'avons encore pas eu l'occasion de les mettre en service. Tout cela fonctionne localement en circuit fermé, et ne demande aucune énergie de transport ou de transformation… du bon sens je vous dis !
Concernant la cuisine, tous nos déchets alimentaires sont eux aussi compostés. Pour le reste, même si nous essayons de privilégier au maximum l'achat en vrac, il reste encore des emballages à valoriser, mais pas plus qu'en sédentaire.
C'est un sujet que je trouve passionnant, surprenant de bon sens, et qui ramène à l'essentiel. À suivre…
Oliv
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