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Confiance, souplesse…

Ceux sont les deux mots qui nous restent gravés en tête après l'écoute des histoires  contées par nos hôtes de l'Eco-hameau Interval à St Pierre de Frugie, en Dordogne. Dix ans cette année que ce lieu a été  investi par ses premiers habitants; De quoi avoir un peu de recul sur le collectif et la construction écologique. 

Tout à commencé en 2004 par la rencontre entre une éleveuse de chèvres angora et un architecte. L'éleveuse qui possède des terres en excès, propose à l'architecte d'y construire ses maisons écologiques de démonstration. Elles rencontreront très vite un vif intérêt, et peu de temps après un écocentre de formation voit le jour juste à coté. Le lieu reçoit de nombreux stagiaires, et des permanents pour assurer la logistique et l'entretien du lieu. Arrivant à la retraite, l'éleveuse décide de revendre ses terres. Les permanents de l'écocentre se porteront acquéreurs pour y établir leur lieu de vie. Ils imaginent alors le projet d'éco-hameau. Une SCI est formée pour acheter les terrains et présenter un permis de construire unique pour un ensemble de dix logements. Ici, pas de propriétaire, ni de spéculation immobilière. Chaque habitant est détenteur de parts de la SCI, qu'il revend au prix d'achat à sa sortie. Chaque mois il paye environ 350€ de charges. Après dix ans, les dix habitats sont là et tous sont occupés… soit par des membres de la SCI, soit par des candidats à l'installation, en période d'essai.

Au total, ceux sont près de quatorze hectares de terrain avec des champs, des forêts, des étangs … Un jardin, un atelier et une maison partagés, avec un camping ou nous avons posé la caravane. Des maisons basse consommation, principalement construites en bois, terre, paille ou monomur.

Et la vie du lieu….? L'arrivée  dans la maison commune donne le ton : sur une table à l'entrée, un gros pot rempli de pièces pour ceux qui veulent aller acheter le pain. Une vitrine où sont vendus en libre service des œufs, de la confiture, du savon: il suffit de poser une pièce dans la coupelle disposée à proximité. On sent que tout repose sur la confiance. Pour nos hôtes, pas d'hésitation, avec la souplesse, c'est la clé pour un collectif qui dure. Une "causerie" par semaine pour se mettre d'accord et le reste se passe de façon informelle autour des tâches quotidiennes. Chacun fait en sorte de ne pas travailler plus d'un mi-temps au-dehors, pour accorder du temps à la vie du lieu. Les espaces sont bien organisés et les responsabilités réparties en fonction de ce que chacun se sent de prendre à sa charge. Cela apporte clarté et simplicité dans la vie collective. 

Tout n'a pas toujours été rose : des conflits parfois difficiles à gérer, des sorties à négocier, mais le projet vit toujours et les habitants y semblent sereins et épanouis. Ca donne envie… 

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