On est passé dans un ėcolieu, celui de Saleix… ici on ne s'est pas lancés dans des discussions sur l'écologie ou le collectif, etc., ici, on est venus dessiner des fleurs ! Bien oui, pourquoi pas… c'est Aline, une illustratrice, botaniste, qui nous a reçus. Un tour au jardin pour découvrir plusieurs plantes sauvages, et d'autres moins; chacune à sa place au sein d'un joli mandala… s'en suit une invitation à cueuillir ''nos fleurs'', celles qui nous ont appelés ce jour là, en ce lieu. Pour nous, ce sera carotte sauvage, chardon marie et échinacée. Certaines discrètes et vivaces, d'autres rares et éclatantes.
De retour en salle, chacun se pose et se tait, observateur, admirateur… un espace temps pour détailler la minutie des motifs, du feuillage, des fleurs, des tiges. Les dégradés de couleurs, les douces odeurs. Laisser place au toucher : peau lisse ou pilosité ? S'aventurer à goûter… Sensualité. Automatiquement on commence à l'aimer, s'y sentir attaché.
Nous ne sommes habituellement pas très doués pour retenir le nom, la famille, l'usage des plantes. Mais ce temps partagé avec elle, nous aide à mémoriser. Et ce n'est que le début; voici l'heure de dessiner.
Sur le blanc papier, s'esquissent les premiers traits. Un œil fermé, les proportions sont estimées. Certains commenceront à détailler; d'autres transcriront d'abord la globalité. On vient chercher la loupe adaptée, pour plonger dans son intimité. Devant tant de beauté, les yeux écarquillés, on entend des "wahou" s'exprimer.
Un bourgeon par ici, une fleur par là, l'un se construit, l'autre est abouti : nous réalisons qu'elle vit pendant quelques heures seulement, après l'avoir cueillie. On regrette quelque peu d'en avoir fait un jeu. Alors on continue d'en coucher les contours, pour garder en mémoire la fraîcheur de ses traits.
La discussion reprend, et très vite on apprend que les plantes, en france, c'est chasse gardée. Un business juteux de l'industrie pharmaceutique, qu'eĺle ne semble pas enclin à partager.
On repart enchantés par ce petit atelier, nos dessins à la main, confiant en nos capacités à reproduire demain de jolis spécimens cueuillis au bord du chemin.
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