Accéder au contenu principal

Douces pensées d'Ardèche

Pour commencer, s'arrêter. Apprendre à se taire, et à laisser parler. Travailler à ne rien faire, avec endurance et volonté. C'est en cette fin d'été, que je m'élance dans cette course entêtée. Fuir celle du sablier. M'installer avec plaisir, dans l'inactivité. Cultiver l'art du retrait pour mieux me sentir exister. 

Septembre est pour nous très chaleureux. Dès le matin, m'exercer au rien, pour exceller au peu. Écouter le bruit du vent dans les feuillages duveteux. L'apprécier et le remercier pour son air frais, surtout par 35 degrés, après le déjeuner.

Digérer le temps sec du passé, sombrer dans le présent, moitié déshydratée, et rêver d'eau douce pour les prochaines journées. 
C'est alors que cette sieste, qui aime à s'inviter, me fait la promesse, d'une douce volupté, et m'amène par ses caresses, à doucement céder .
Sagesse ou faiblesse ?! je finis par sombrer. 
Une pie a jacassé… Hein, quoi ?! 
Se lever, s'activer, se resituer et… se remémorer… Alors se rallonger, retourner voyager… Tenter la lecture d'une page, sans jamais l'achever. Sa prose est parfaite, son récit sans intérêt. Trop de choses en tête, obligent à lever le nez. Replonger dans l'internet, en quête de faits et vérités. Et pis, stopper. Net. Renoncer. Pour respirer; pour relâcher; pour s'émerveiller. 

Écouter les enfants bavarder, s'imaginer leurs projets de BD. Prendre leur crayon de papier pour des premiers tracés. Quelques mots imparfaits, des esquisses et des portraits. Des essais. Des ratés. Puis viennent les idées. Impossibles à arrêter, sauf pour goûter, se baigner et sauter d'un rocher. La fierté regonflée. Suivent quelques ricochets. 
L'après midi s'achève, c'est l'heure de rentrer.
Laver quelques assiettes, rincer le saladier. Préparer une omelette, couper des oignons frais. Verser une larme, ravie d'être touchée.
Savourer les histoires de l'homme just'à côté ; l'apprécier bavard, l'aimer autant, distrait. L'entendre à la guitare, des airs dédicacés. Ses rêves de savoyard, en chansons, s'il vous plaît. De la place pour son art et pour son gros nez rouge 🤡. L'envie de nous émouvoir, l'espoir de nous enchanter. Merci dit l'auditoire, on va pouvoir dîner !

Ainsi s'achève ce soir, le récit de ma journée. 

Fred.

Commentaires

Enregistrer un commentaire

Posts les plus consultés de ce blog

Le clown s'invite à l'Aerium...

Encore un peu groggy suite à une inhalation profonde de vapeurs de clown, nous voici en mesure de partager ces moments de légèreté, de folie, d’intensité, vécus ce week-end à l'Aerium. Nous avons invité nos clowns à prendre place auprès de nous, pour quelques instants ou pour longtemps. Un travail à 11, à la découverte de ce personnage authentique, rêveur, joueur tel l’enfant qui sommeille encore en nous. Lui faire de la place, le laisser faire, le laisser ne rien faire, laisser cette part de nous vivre et s'exprimer, nous nourrir de sa beauté. Nous avons rigolé, nous avons pleuré, nous avons frissonné, nous avons aimé. La vie pleine et nourrissante s'est ouverte à nouveau, que c'était beau ! De quoi renforcer nos liens tout en les allégeant de leurs jugements. Plus qu'un simple divertissement, nous avons collectivement pris conscience que ce travail sur nos clowns pouvait devenir un vrai outil (un de plus !) au service de notre co...

Patience, patience… 🌱🖋🎬

Autour de nous, les arbres bourgeonnent, les fleurs commencent à libérer leur parfum. Place au printemps, au renouveau. Est-ce cela qui nous inspire chacun, tour à tour, au jeûne alimentaire ? S'offrir un temps de repos, faire le vide, de la place, se préparer doucement à accueillir de nouveau, du neuf, du frais, pour mieux digérer et bénéficier des bienfaits d'une alimentation en conscience... Nos écrits aussi sont en jeûne. Le voyage, la rencontre nous ont inspirés, 9 mois durant, à écrire régulièrement. Le mouvement, le changement de mode de vie, au-delà de l'établi, nous ont permis de côtoyer notre "extra ordinaire". Il nous a semblé tellement nouveau et vivant, que nous souhaitions le partager, en faire profiter celles et ceux que l'on aime. Mais pour certains, habitués à voyager, n'était ce peut-être que de simples banalités. Depuis novembre dernier, nous n'avons plus bougé. Cet arrêt prématuré s'est imposé à nous. Le ...

40 jours, 40 ans, 40 amis à l’Aérium….

À l'heure où nous écrivons, nous sommes sur la route en direction de l'Isère. Alors que le confinement touche à sa fin, le centre d'accueil et de vie de l'Aérium reprend du service en accueillant un stage de chant pendant une semaine, qui mobilisera une bonne partie des espaces communs disponibles. L'opportunité pour nous de quitter temporairement le lieu, pour aller prendre soin de nos liens familiaux et amicaux en Isère et en Savoie avant les fêtes. Si nous nous réjouissons de ces retrouvailles, une boule au ventre accompagne pourtant notre trajet retour. À notre arrivée sur cet écolieu, nous imaginions rester au plus 2 à 3 semaines avant de prendre route pour le sud de l'Espagne, à la recherche de températures hivernales plus douces. Hier, nous nous sommes réveillés, toujours à l'Aérium, sous 10 cm de neige au milieu des châtaigniers cévenols… Oui, il faisait froid à l'extérieur, et pourtant nous n'avions pas bougé. Pourquoi ??? En par...